Au mois de juillet, je me posais la question Pourquoi écrire ? et je terminais mon histoire par cette citation que j’aime beaucoup, de Marguerite Duras :
Ecrire, c’est aussi ne pas parler. C’est se taire. C’est hurler sans bruit.
Je me retrouve complètement dans ces mots car ils expriment ce que je ressens parfois lorsque j’écris des histoires. Ecrire, c’est hurler sans bruit. Elle est belle cette phrase. Puissante et douce à la fois. C’est un peu comme ça que je vois l’écriture. Un message fort, exprimé subtilement et avec douceur.
Aujourd’hui est peut-être le moment où vous pourriez vous aussi franchir le pas. C’est une réalité, tous ceux qui se sont essayés à l’écriture ont apprécié l’aventure. Il y en a même certains pour qui l’écriture a changé le cours de leur vie. Je fais partie de ces personnes là. Et si ça vous arrivait à vous aussi ?
J’aimerais vous parler de ma propre expérience, en espérant qu’elle vous inspirera et vous encouragera à écrire des histoires.
Petit retour en arrière
J’écris depuis très longtemps. Je me souviens encore de cette nouvelle que j’avais écris en cours de français au début du collège. Le chevalier à l’épée magique. C’était le nom que je lui avais donné. Elle devait faire deux ou trois pages tout au plus, mais j’étais tout fier à l’époque. Surtout que je l’avais imprimé, alors je pouvais la tenir entre mes mains et la montrer à qui voulait la lire !
J’ai retrouvé mon oeuvre dans un carton de souvenirs l’année dernière. Je sais qu’elle est encore là aujourd’hui, perdue quelque part au milieu de vieilles photos de classes et autres affaires d’école. Ça me rassure de savoir qu’elle existe.
Quand j’étais petit j’aimais beaucoup les histoires de chevaliers, comme beaucoup de garçons j’imagine. Je me rappelle d’une histoire que me racontait souvent mon père avant de dormir et que je connaissais presque par coeur. Elle racontait les aventures d’un petit bonhomme qui voulait devenir chevalier et qui avait une magnifique épée en bois. Il s’appelait Guillaumet.
Je fais partie de cette génération qui a vécu la naissance des blogs. Lorsque j’ai commencé à écrire et à publier sur Internet, c’était la plupart du temps pour parler de musique, mon thème de prédilection à l’époque. Je faisais des études pour devenir ingénieur du son, alors la musique était un sujet dont j’adorais parler.
J’ai dû essayer à peu près toutes les plate-formes de blogs, jusqu’à l’arrivée de Twitter, puis de Medium en 2012. Bien sûr, Medium a été pour moi une révélation. Je ne parle évidemment pas ici de ma collaboration avec l’entreprise, bien que ce fut deux merveilleuses années (certains se rappelleront la publication Medium France), mais bien de ce que la plate-forme m’a apporté et m’apporte encore en tant qu’auteur.
C’était il y a cinq ans déjà, je découvrais l’outil qui allait bouleverser totalement mon rapport aux mots. Un espace parfaitement pensé pour l’écriture qui m’offrait une visibilité incroyable pour mes histoires et la possibilité de découvrir et d’échanger avec des auteurs de tous horizons. Sur ce dernier point je ne vous apprends rien, la plupart d’entre-vous connaissent bien Medium.
Pendant toutes ces années j’ai écrit de manière plus ou moins régulière, avec toujours cette envie de raconter des histoires authentiques en mettant en avant ma propre expérience. Mon aventure s’est poursuivie avec la création de la publication Scribe, donnant naissance à une jolie communauté d’auteurs qui semblent partager la même vision que moi de l’écriture.
Voilà à peu près où nous en sommes aujourd’hui. Pourquoi je vous raconte tout ça ?
Ma pratique de l’écriture et ce que j’en retiens
J’ai fait ce petite retour en arrière pour que vous compreniez un peu mieux comment j’en suis arrivé là et ce qui m’amène aujourd’hui à écrire avec toujours plus de plaisir.
Mon histoire est une histoire parmi d’autres, mais si je vous en donne un bref aperçu c’est parce que je suis persuadé qu’elle pourrait vous aider, ou du moins aider ceux qui ont tendance à penser qu’il y a toujours besoin d’un prétexte pour écrire.
Il n’y en a tout simplement pas. Même s’il y a souvent une raison pour laquelle on écrit, il ne faut pas pour autant se sentir illégitime de le faire si l’envie nous prend comme ça soudainement.
À un moment donné de ma vie, je me suis mis à écrire pour extérioriser ce qui était enfoui au fond de moi. C’était même quasiment thérapeutique. C’est d’ailleurs encore un peu le cas aujourd’hui. Créer, n’est-ce pas extérioriser une partie de nous-même ?
Écrire permet aussi de mieux se connaître. C’est comme si l’on semait derrière nous des petits cailloux pour pouvoir retrouver son chemin quelques années après.
Comme si l’on étirait années après années un fil conducteur en prenant soin de ne jamais le briser. On sait qu’il est là et on peut s’y accrocher quand on a l’impression que les choses pourraient mal tourner.
L’avantage avec l’écriture, c’est que nous pouvons à tout moment relire ce que nous avons écrit des années auparavant. Je vois dans cette idée une sorte d’apprentissage permanent. C’est assez étonnant d’ailleurs ce que l’on peut ressentir en observant notre évolution à travers nos propres mots.
Tout le monde peut devenir écrivain, il suffit d’une chose pour y parvenir et elle est toute simple : écrire. C’est dingue non ? Il suffit d’écrire pour devenir écrivain.
Il est vrai que l’on a un peu de mal avec le mot écrivain en France. Dans le sens où n’est pas désigné comme écrivain celui qui simplement écrit. On a plutôt tendance à penser qu’un écrivain est un auteur qui écrit des livres publiés par une maison d’édition.
Sur ce sujet, je préfère la vision des Américains. De l’autre côté de l’Atlantique, vous êtes considéré comme writer à partir du moment où vous écrivez. Peu importe que vous soyez connu ou que vous ayez sorti un livre. Vous exprimez vos idées avec des mots ? Alors vous êtes un writer.
N’ayons pas peur de le dire, à partir du moment où nous écrivons, nous sommes des écrivains. Le fait d’être reconnu ou publié quelque part, c’est seulement un plus, une récompense. Gardons à l’esprit qu’un écrivain sommeille en chacun de nous. Simplement parce que nous sommes des êtres capables de mettre des mots sur les pensées qui nous traversent.
Alors, vous commencez quand ?
Allez-y, lancez-vous ! Une feuille, un crayon. Un ordinateur, une tablette, un smartphone. Il n’y a pas un seul moment de la journée où nous n’avons pas l’occasion d’écrire.
Choisissez votre application favorite pour écrire et conserver vos histoires. La plus connue est sans doute iA Writer mais je ne l’ai pas testé. Pour ma part, je ne pourrai plus jamais me séparer de mon petit ours, Bear-writer pour ne pas le nommer. C’est toujours agréable de pouvoir écrire avec une application spécialement conçue pour l’écriture.
J’ai récemment découvert une petite mine d’or, le site Literary Hub. Je recommande tout particulièrement leur page Craft dans l’onglet Writing Life. On peut y lire de très bon articles inspirants sur le thème de l’écriture, bien évidemment.
Je citerai en exemple un très bon article écrit par Emily Temple : 20 pieces of writing advice from William Faulkner. On y découvre notamment cette citation du célèbre auteur Américain :
Don’t be ‘a writer’ but instead be writing. Being ‘a writer’ means being stagnant. The act of writing shows movement, activity, life. When you stop moving, you’re dead. It’s never too soon to start writing, as soon as you learn to read.
Il est très probable que je partage régulièrement des citations de ce genre dans ma nouvelle newsletter à venir prochainement, entre autres surprises autour du monde de l’écriture. N’hésitez pas à vous inscrire ça me fera extrêmement plaisir !
Je vais terminer cette histoire en disant cela : j’ai déjà commencé à vivre de l’écriture, et c’est fabuleux. Je ne gagne pas un centime grâce à elle, mais je sais que ma vie a totalement changé depuis que j’ai choisi de lui accorder plus de place. Je vous laisse réfléchir sur ce dernier paragraphe…