En harmonie avec la nature
Comme chaque matin, je parcours à pieds les quelques dizaines de mètres qui me séparent de l’océan. Pendant une poignée de minutes, je me délecte du chant des oiseaux et du grondement incessant de mon nouvel ami qui m’attend juste de l’autre côté de la dune.
Lorsque j’aperçois enfin les vagues, une sensation de bien-être intense envahit tout mon corps. Je prends alors une grande inspiration pour accueillir l’air marin et tenter de ne faire qu’un avec les éléments qui m’entourent. Mes muscles se détendent, je suis bien.
Parfois je m’assois ou je m’allonge dans le sable et je ferme les yeux. J’essaie alors de laisser libre cours aux pensées qui me traversent sans trop y prêter attention ni chercher à les contrôler. D’autres fois, je marche de longues minutes au bord de l’eau, bercé par le bruit des vagues.
L’océan me parle, je l’écoute me raconter son histoire, passionnante jour après jour. Un peu comme ce grand-père qui racontait la guerre et la maquis en tirant sur sa cigarette, la voix et le regard chargés de souvenirs.
Lorsque la houle me fait les yeux doux, je me love dans mon Néoprène et je file à l’eau avec ma planche de surf pour une danse avec les vagues. J’ai encore beaucoup à apprendre avant de maîtriser parfaitement les mouvements mais le plaisir est là, immense, incomparable.
Océan, pourquoi es-tu si beau ? Quel est ton secret ?
J’ai du mal à décrire tout ce que je ressens à ses côtés. Lui, l’océan, le grand bleu. Pourquoi une telle emprise ? Comment fait-il pour me chatouiller le coeur à ce point ?
Moi qui ai passé beaucoup plus de temps à la montagne lorsque j’étais plus jeune, pourquoi ressentir de telles émotions à ses côtés ? Mes parents étaient de grands marcheurs. J’ai plutôt grandi avec des chaussures de randonnées aux pieds et un bob sur la tête.
Mais que se passe-t-il ?
Je me souviens de cet air pur si caractéristique de la haute montagne, de l’eau transparente et glacée des grands lacs d’altitude. Je revois les sommets magnifiques et les plateaux s’étendant à perte de vue.
Je me remémore ces cols grimpés à coup de pédales avec mon père, ma mère préférant jouer le rôle de directeur sportif en nous suivant avec la voiture familiale.
Le camping sauvage au milieu des prés, réveillé au petit matin par le tintement des cloches, celles des vaches. Je me rappelle de la fabrication des bâtons de marche, de la sélection du bois à la taille au couteau.
Un jour, je reprendrai le fil de notre histoire. Oui, c’est à toi que je m’adresse, chère montagne.
J’aurais pu être un homme de la montagne, et me voilà maintenant épris par toi, Océan. Est-ce toi qui est venu à moi, ou peut-être est-ce moi qui ai fait le premier pas ? Je ne sais pas vraiment, mais aujourd’hui je suis bien avec toi, c’est tout ce qui compte n’est-ce pas ?
Combien de temps penses-tu qu’elle durera notre belle histoire ? Et puis non, ne dis rien. Cette question n’a pas lieu d’être. Vivre les choses dans l’instant sans trop réfléchir, c’est sans doute la meilleure manière de chasser tous les maux et enfin trouver la paix.
Demain, je retournerai t’écouter me raconter ton histoire. Et une nouvelle fois, tu sauras m’apaiser et me donner la force d’avancer.