Temps mort.
Devant ses yeux, la vie.
Debout sur le balcon de sa chambre d’hôtel, elle semble observer le monde.
Le ciel et la mer ne font plus qu’un, comme deux amoureux qui se retrouvent après une longue séparation.
Les rayons du soleil lui caressent le dessus des épaules. Quelque chose de bon flotte dans l’air.
Alors qu’elle pourrait profiter de ce moment merveilleux qui s’offre à elle, son attention se porte sur ce qui se passe dans son cœur.
Désorientée. Voilà ce qu’elle pourrait répondre si on lui demandait comment elle se sent aujourd’hui.
C’est comme si elle survolait sa vie sans jamais parvenir à l’embrasser. Elle aimerait pouvoir redescendre, refermer ses petites ailes et trouver la paix sur cette terre qui l’a vu naître, mais elle ne sait pas comment s’y prendre.
Aussi, elle se met à écouter sa respiration.
Juste à côté de sa main droite, une mésange bleue se pose. Elle a l’air de vouloir dire quelque chose.
Après de longues minutes de silence, elle commence à chanter. Cela ne dure que quelques secondes.
L’oiseau s’envole.
Avant de s’endormir, elle repense à cette étrange visite.
Dans ses souvenirs, la mésange bleue ne vit pas en bord de mer, mais plutôt dans les forêts et les jardins.
Lorsqu’elle était petite, elle adorait courir sous le pommier pour remplir la mangeoire à oiseaux de graines de tournesol. Les mésanges en raffolaient et elle pouvait alors les observer picorer depuis la fenêtre du salon.
Un jour, avec l’aide de son père, elle avait fabriquer une nouvelle mangeoire en bois, avec plus de perchoirs. Elle se disait alors qu’elle pourrait accueillir encore plus de mésanges.
Que faisait cette mésange si loin de chez elle ? Pourquoi est-elle venue se poser si près de moi ? Pourquoi s’est-elle mise à chanter juste avant de s’envoler ? Voulait-elle me dire quelque chose ?
C’est avec ces questions que Laura s’endormit ce soir là, le coeur un peu plus léger.