Un fauteuil de jardin. Une assise confortable, à demi-allongé. Les yeux et le corps tournés vers le ciel…
Une journée de juillet qui se termine. Mes yeux se ferment, mon attention se porte progressivement sur les sons qui m’entourent…
Au loin, le bruit du moteur chaud de la moissonneuse batteuse qui entame sa longue nuit de va-et-vient au milieu des champs de blés… À quelques rues de là, les aboiements d’un chien qui profite peut-être lui aussi de la fraîcheur encore timide de ce début de soirée.
Quelques maisons plus loin, les habitants d’une petite mare se réveillent… Les grenouilles et les crapaux y vont de plus belle et nous rappellent à quel point la nature est merveilleuse…
Des oiseaux tournoient dans le ciel et exercent leur talent de chasseurs hors pair. Quelques hirondelles agitées jouent entre elles et virevoltent non loin de là.
Tout près de moi sur la droite, une abeille butine une rose. Ou c’est peut-être un bourdon. Je ressens sa présence par la vibration de ses ailes au milieu des pétales de la fleur. L’insecte se délecte encore un peu de pollen avant de rejoindre son habitat pour la nuit.
Une voiture accélère au loin, sur la départementale en contre bas de la colline. Un avion passe au dessus de ma tête. En percevant le ronronnement de ses réacteurs, je comprends qu’il est sans doute en train de ralentir à l’approche de l’aéroport qui se trouve à une soixantaine de kilomètres.
Quelques pigeons ramiers se déplacent d’arbres en arbres, le battement lourd de leurs ailes est reconnaissable entre mille. Eux aussi y vont de leurs querelles de couple. Elles se traduisent par des claquements forts de leur ailes contre les feuilles des arbres.
Après de longues minutes à ressentir cette ambiance sonore autour de moi, j’ouvre à nouveau les yeux. C’est un véritable bonheur de rester là, étendu, à contempler le ciel et ses mutliples nuances de couleurs.
La chaleur pesante de la journée s’estompe peu à peu et laisse place à un petit vent frais qui glisse entre les feuilles des arbres. Les nuages se déplacent lentement, dessinant des formes multiples et changeantes au fil des secondes qui passent.
Bientôt s’ouvrira le bal des chauves-souris, à quelques mètres seulement au dessus des maisons. Un vol rapide avec de soudains changements de direction, mais presque inaudible. Impossible de ne pas remarquer leur présence.
Enfin, les grillons prendront place dans la nuit qui s’installe et nous offriront une berceuse sans fin, reposante, indispensable.
Un peu plus tard, ce sera au tour de la Lune de faire son entrée et de dévoiler son joli croissant. Puis viendront les étoiles, avec tous les rêves qu’elles font naître en moi…