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La fleur et le papillon

Un étrange métamorphose et des rêves brisés

Elle est arrivée comme une fleur, elle s’est envolée comme un papillon. J’ai eu la chance de m’enivrer de son parfum et de son sourire. Le coeur grand ouvert, j’ai eu le plaisir de m’abandonner à elle. La beauté de ses yeux, la profondeur de son regard, la douceur de sa peau, la chaleur de son corps. Et puis la fleur est devenue un papillon, prenant soudainement son envol…

La fleur

C’est lorsque l’on s’y attend le moins qu’elle fait son apparition dans notre vie. Un bonheur immense, imprévu. Les idées se bousculent dans la tête, le coeur et le corps s’emballent. Le charme opère.

Tout va trop vite, on le sait, mais impossible d’appuyer sur la pédale de frein. Cette sensation de vitesse fait du bien. L’euphorie des premiers instants. Tout est beau, la fleur est belle, rayonnante. Elle valse au gré du vent, fine, légère, libre comme l’air. Un rêve éveillé.

On se met à imaginer une vie fleurie en sa compagnie, parce qu’après tout, pourquoi pas nous ? On a peur, on doute parfois, mais on choisit d’y aller, parce que c’est maintenant ou jamais, parce que l’alchimie semble parfaite.

Les moments à deux sont intenses et chargés en émotions. Très vite, trop vite, on se surprend à penser : et si c’était elle ?

Le papillon et l’envol

L’humain pense, mais il pense trop. Et à trop penser, il se fait du mal, et il peut aussi faire du mal aux autres, ça arrive.

L’humain a aussi tendance à vouloir tout maîtriser et tout contrôler, c’est ainsi. Le problème avec les sentiments, c’est qu’ils sont un peu comme le vol du papillon : impossibles à maîtriser.

Aussi, l’humain tente quand même d’en prendre le contrôle, et il fait des erreurs. Parfois, il en a même conscience, mais c’est plus fort que lui. Et puis il pense bien faire. Tout ce qu’il souhaite, c’est le bonheur de la fleur, leur bonheur à eux et rien d’autre.

Quand les sentiments et le comportement de la fleur changent brutalement de direction, têtu comme il est, l’humain cherche à comprendre, il s’obstine à trouver une explication au problème et son cerveau travaille sans relâche, parfois jusqu’à l’épuisement.

Et malgré tous les efforts du monde, l’impensable finit par se produire : la fleur se transforme en papillon.

C’est la douche froide. C’est l’incompréhension, la tristesse, le doute et la remise en question. Le ciel nous tombe sur la tête. Mais où est passée cette jolie fleur qui nous a tant charmé ? Que lui est-elle arrivé ? Pourquoi cette soudaine mutation ?

Puis le papillon ouvre ses ailes, et il est souvent déjà bien trop tard. Pourquoi alors s’acharner à vouloir le retenir ? Pourquoi essayer de le comprendre ? A quoi bon finalement ? Une fleur devenue un papillon peut-elle redevenir une fleur ?

Si cela finit par arriver, doit-on espérer qu’elle croise à nouveau notre route ?Et puis son parfum que l’on aimait tant, aura-t-il la même odeur ? Que faire avec toutes ces interrogations ?

Nouveau départ

Le lâcher-prise. Il paraît que c’est l’une des solutions pour parvenir à observer le papillon s’envoler sans trop souffrir. Un joli concept difficile à mettre en oeuvre sur le moment. Parce que dans notre tête à nous, ce n’est pas le papillon que l’on voit, mais le souvenir de cette jolie fleur qui danse à nos côtés.

L’ouverture aux autres fait aussi partie du genre de choses que l’on entend autour de soi. C’est vrai après tout, nous sommes entourés d’une incroyable diversité de fleurs. De nouvelles histoires nous attendent, peut-être même encore plus belles. Pourquoi alors s’attarder sur celle qui nous file entre les doigts ?

Penser d’abord à soi avant de penser à l’autre. Prendre le temps de rediriger son regard vers l’intérieur pour se reconstruire et retrouver l’énergie nécessaire à l’écriture d’une nouvelle histoire. Etre seul, mais heureux. Un grand défit.

Le temps est peut-être bien notre seul véritable allié dans ce genre de moments. Alors que l’on passe notre vie à lutter contre lui, il serait peut-être bien cette fois de savoir l’apprécier pour ce qu’il peut nous apporter de bon. Il fait particulièrement bien son travail, c’est ce que l’on dit de lui.

Ma passion pour les fleurs reste bien sûr intact, seulement je les aborderai peut-être d’une manière un peu différente à l’avenir. Simplement pour mieux me préserver d’éventuelles souffrances.

Même si c’est parfois douloureux, c’est tellement beau d’aimer les fleurs. Et puis j’ose croire qu’il en existe une quelque part qui ne deviendra jamais un papillon…

Si un jour vous voyez une fleur se transformer en papillon, laissez-la s’envoler, c’est sans doute la meilleure chose que vous puissiez faire. Tenter de la retenir ne mènera la plupart du temps à rien.

Et puis la vie nous réserve bien des surprises, rien ne nous dit qu’il ne se passera pas quelque chose de magique après cet envol.

Aussi, vole papillon, vole.

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