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Voir la vie autrement

Cultiver sa différence

Le 8 juin, c’était la Journée mondiale de l’océan, l’occasion de rendre hommage à la richesse et à la beauté des océans, mais surtout de rappeler au monde à quel point nous nous devons de les protéger et de les chérir.

Prendre soin de ces immenses étendues d’eau, parce qu’elles sont la vie, parce qu’elles donnent la vie. Une majeure partie de l’oxygène que nous respirons provient des océans.

Peut-être bien que l’on devrait aussi y puiser un peu plus d’inspiration (et un peu moins de poissons) pour aborder notre vie quotidienne avec un autre regard…

Proche de la nature

J’aime l’océan. Lorsque je pense à lui, lorsque je le regarde, lorsque je le touche, une sensation de sérénité absolue envahit tout mon corps. Un sentiment de liberté s’empare de tout mon être.

Méditer sur la plage est l’une des expérience les plus intenses que j’ai pu vivre et que je répète à chaque fois que j’en ai l’occasion.

Simplement être là, assis sur le sable, les yeux fermés. Écouter le bruit continu des vagues qui viennent s’échouer sur le sable, le vent qui soulève les grains de sable et les projète sur mon visage, provoquant de légers picotements, la chaleur du soleil qui vient réchauffer ma peau…

Existe-t-il quelque chose d’aussi pur que cet instant où je me trouve en parfaite symbiose avec l’océan ?

L’océan est d’une richesse infinie. Il est plutôt du genre à être fidèle et vrai. Quelque soit le moment de la journée ou de la nuit, il nous raconte une histoire. Une histoire qui est à la fois authentique, belle et sans artifice. Une histoire qui fait du bien et qui rend heureux.

Avez-vous déjà fait l’expérience de vivre un couché de soleil, seul sur la plage, assis à quelque mètres seulement de l’eau pour vivre pleinement l’instant ? Qu’avez-vous ressenti à ce moment là ?

C’est en vivant ce genre d’instants que je me rends compte à quel point la nature est belle, mais aussi à quel point notre société actuelle a tendance à y porter de moins en moins d’intérêt.

Faire de la France une “start-up nation” comme dirait l’autre. Je doute fort que ce genre de grands projets nous entraîne vers une société moins superficielle, d’avantage attachée aux valeurs humaines et à la nature.

Sans artifice

Une vie sans artifice est-elle possible dans notre monde actuel ? Peut-être bien, si l’on parvient à prendre un peu de recul et de hauteur sur ce qui nous entoure.

L’océan m’accompagnera tout au long de ma vie quoi qu’il arrive, parce que je le porte dans mon coeur comme lui me porte avec ses vagues lorsque je le rejoins pour quelques heures. Il n’est bien sûr pas le seul à être capable de nous faire ressentir ce genre d’émotions. Cela dépend de vos propres affinités et de ce que vous dit votre coeur.

La montagne peut aussi être une ressource extraordinaire. Thomas Huguerrepourrait vous en parler sans doute mieux que moi, même si j’ai passé des moments incroyables en montagne lorsque j’étais plus jeune.

La randonnée procure des sensations extrêmement vivifiantes. L’air que vous respirez est souvent d’une qualité incomparable lorsque vous montez en altitude. La faune et la flore possèdent leurs propres merveilles.

Ces marmottes qui se prélassent dans les grandes étendues d’herbe, ces chamois qui vivent en équilibre sur les grandes parois rocheuses à flanc de montagne.

Je me souviendrai toujours de mes rencontres avec l’edelweiss, cette plante de montagne si célèbre, si belle et si rare. On l’appelle aussi étoile d’argent ou encore étoile des glaciers.

Des instants de vie débarrassés de tous les artifices de la vie moderne qui nous envahissent un peu plus chaque jour et modifient nos comportement.

Il n’y a pas que dans la nature que l’on peut vivre ces moments forts, authentiques et sans artifices. Dans nos relations aussi. Celles que nous entretenons avec nos proches gardent encore et heureusement leur part d’humanité.

On peut malgré tout en venir à se poser des questions sur la nature de ces relations, puisque que nous sommes de plus en plus amenés à communiquer à travers nos écrans.

Besoins imaginaires

Aujourd’hui, voilà ce qu’on enseigne aux jeunes dans les écoles : créez un besoin qui n’existe pas, trouvez une solution pour y répondre, grandissez le plus vite possible, attirez les affamés du billet vert… Allons directement au bout de la chaîne, enfin, devenez… une licorne. Rappelez-vous, soyons tous milliardaires, devenons des rock stars !

J’ai aucun problème avec l’argent, je m’entends même très bien avec lui. J’ai juste une autre image qui apparaît lorsque je ferme les yeux. D’autres choses qui me viennent à l’esprit lorsque je laisse mes idées aller et venir.

Revenons à notre licorne, cet animal qui n’existe que dans l’imaginaire collectif.

C’est très bien de faire appel à l’imaginaire après tout, que serions-nous sans nos rêves ? C’est beau de favoriser la création, je suis le premier à admirer les travaux de Léonard de Vinci. J’ai d’ailleurs acheté sa dernière BD, Tome 48 : Mon papa est un génie. Je vous la recommande !

J’aime l’esprit d’entreprendre, mais pour créer quoi ? La planète se réchauffe, la terre est en souffrance, avons-nous besoin d’accélérer le processus en produisant du vent qui ne se gênera pas pour souffler un peu plus fort sur tout ce qui reste encore de vivant et vrai ?

Avons-nous réellement besoin de créer une génération de leaders avec à leur côté une armée de petits pions qui suivent gentiment le mouvement ?

Tout cet engouement autour de l’intelligence artificielle et des chatbots. C’est vrai que le sujet est intéressant. Et puis moi aussi, comme Theodore, je serais clairement tombé amoureux de Samantha si je l’avais installée sur mon ordinateur.

Référence au film de Spike Jonze dans lequel Joaquin Phenix s’éprend d’une voix (celle de Scarlett Johansson) générée par un logiciel installé sur son ordinateur.

Tous ces robots qui poussent un peu partout, qu’allons-nous en faire ? Mis à part les mettre au service des entreprises pour faire en sorte que les clients achètent et consomment toujours plus…

De vrais besoins existent, ils sont là juste sous nos yeux. Apprenons à diriger notre regard au bon endroit.

Entretenons notre esprit créatif, imaginons, inventons ensemble. Prenons le temps de lire et d’écrire. Rapprochons-nous de la nature tant qu’elle nous ouvre encore les bras.

Laissons de côté ce monde superficiel qui nous déshumanise tout en nous faisant croire qu’il veut remettre l’humain au coeur du système.

Inspirons-nous de ce mouvement incessant de la houle pour voir la vie autrement.

Je vous laisse avec ces quelques lignes écrites par Catherine Leduc suite à la publication du texte d’Anne-Laure Fréant. Merci encore Catherine pour tes mots.

Je pense qu’il existe un autre espace de liberté, beaucoup plus immense encore et peut-être plus jouissif que la spiritualité, c’est l’écriture. Dans le roman, la fiction, l’invention de soi-même est toujours possible. C’est un processus solitaire mais peut-être pas tant que ça…

— Catherine Leduc

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